点评:Mercredi 19 mars 2025 - André et Patrick
Plus tard, d’autres minutes vagabondes nous trouvent au cœur du village pittoresque Kampung Morten. Nous cheminons le long de la rivière sur une charmante promenade pavée embellie de bougainvilliers colorés. Le village porte le nom de Frederick Joseph Morten, l’administrateur britannique à l’origine de la transformation de cette zone autrefois marécageuse en terrain propice à la construction d’un village. Il apporta son aide aux futurs villageois pour l’acquisition des terres. Une fontaine ornementale aux pierres dorées, aux cascades cristallines, aux gouttes d’eau jaillissant avec grâce en éclaboussant distraitement le bassin circulaire, marque l'entrée du village entouré par les infrastructures abandonnées d’un monorail qui a cessé de glisser sur les rails aériens devenus fantomatiques dans le paysage urbain. Nous nous attardons de temps à autre devant les anciennes maisons malaises qui nous séduisent.
Nous arrivons devant l’emblématique villa Sentosa, une perle d’histoire et de culture, un témoignage vivant du patrimoine malais, nichée dans un jardin verdoyant parsemé de fleurs tropicales et bordée de palmiers. Érigée sans un seul clou dans les années vingt pour Othman Hashim, le chef du village, cette maison traditionnelle en bois, aux divers corps de logis, aux toitures variées cuivrées en zinc, aux murs vert pastel surmontés de tebar layar tels des moucharabieh, aux élégantes grilles de ventilation permettant la libre circulation de l'air, semble flotter sur ses pilotis comme un poème suspendu entre ciel et terre. Des pots de plantes luxuriantes, sur un pilotis crème assorti au panneau inférieur des portes-fenêtres, entourent la demeure qui incarne le charme intemporel de l’architecture malaise. Elle respire l’élégance en racontant le savoir-faire artisanal des mains qui l’ont façonnée. Toutes grandes ouvertes, les portes-fenêtres aux volets pourvus d’un panneau supérieur tantôt en verre sablé tantôt à persiennes, laissent entrer la lumière et le souffle d’Éole qui rafraîchit les nombreuses pièces entrelacées. Une frise crème, qui arbore de délicates décorations sculptées, trottine sous les avant-toits tout autour de la maison. Des escaliers rouge vif invitent à entrer. Surnommée le musée vivant malais, soigneusement préservée par les descendants de son bâtisseur, elle nous propose de plonger dans son passé empreint de sérénité et d’harmonie.
Nous accédons au porche, surélevé aussi, doté d’une table ronde en bois au plateau en marbre blanc et d’un banc en fer forgé à l’assise en lamelles de bois. Ibrahim, un charmant septuagénaire, le petit-fils d’Othman, nous accueille avec de grands signes de bienvenue. Il bavarde courtoisement avec Brian et Sue, deux Américains venus de Chattanooga au Tennessee. Nous entrons dans la cour intérieure à ciel ouvert d’où je vois la silhouette élancée de notre hôtel. Nous marchons pieds nus sur le carrelage en terre cuite. Les pièces interconnectées, légèrement surélevées, s'articulent tout autour de la cour. Nous nous promenons dans la vaste villa comme si nous étions chez nous. Nous foulons les parquets couverts par endroits de tapis traditionnels colorés et de tapis tressés en feuilles de bertam aux motifs complexes, appelés kelarai, souvent inspirés de la nature et de la géométrie. Nous admirons les trésors familiaux qui font la part belle aux photographies. La brise murmure au travers des portes-fenêtres. Des rideaux jaune vif aux diverses portes de communication apportent des notes de soleil. Une table richement dressée entourée de chaises au dossier garni d’une housse satinée turquoise, le mobilier en bois foncé patiné, les vitrines remplies de vaisselle ancienne, les objets décoratifs, le plafond incliné par endroits, les poutres, les lustres créatifs, les rambardes sculptées, la vaste cuisine en contrebas, confèrent une joyeuse atmosphère de bien-être. Notre visite est une ode à tous les trésors accumulés depuis une centaine d’années. Les murs offrent leur surface vert pastel aux nombreux cadres qui, telle une constellation patrimoniale, représentent des membres de la famille sur plusieurs générations.
Nous nous attardons devant un tableau noir orné de photos qui racontent des souvenirs telles les pages d'un album déployé. Celles en noir et blanc de cet héritage culturel préservé avec tendresse sont fixées par des épingles à tête noire. Les plus récentes en couleur sont tenues par de petites pinces à linge en bois sur deux fils discrets qui traversent la mosaïque de photographies comme des lianes. Les clichés capturent des moments précieux de la famille, d’amis et d’événements marquants, tissant un lien dans le passé de la villa. Le mot Memories, placé au-dessus de tous ces visages anonymes figés dans un instant suspendu, agit comme un point focal symbolique, renforçant le thème central de la mémoire collective et familiale. Des petites fleurs jaunes décorent les bords, ajoutant une touche de gaieté à cette mosaïque d’émotions. Je me laisse transporter par ces fragments d'histoires personnelles qui tissent la tapisserie du passé partagé de la maison. Mon regard voyage entre les portraits sépia et les photos de groupe de ces secondes de vie capturées. Le portait en noir et blanc d’un élégant jeune homme au regard direct, aux traits fins, vêtu d'une chemise blanche et d'une cravate rayée, retient mon attention. Les marques visibles laissées par les doigts du temps sur le cliché jauni témoignent d’un long voyage à travers les âges. Ce garçon, cet homme, est-il encore vivant ? Quelle fut sa vie ?
Autre part dans la maison, une seconde photographie semble représenter le même homme à quelques années d'intervalle. Les yeux, élément distinctif majeur, montrent le même regard direct vers l'objectif. La forme du nez, des lèvres et du menton révèle des similitudes qui renforcent l'hypothèse qu'il s'agit du même garçon. Sur une autre photographie ancienne, un portrait empreint de douceur me parle avec émotion. Il me rappelle avec étonnement, surtout les yeux et le sourire, les visages entrelacés, comme imbriqués, de ma cousine Monique, de sa sœur Denise, de leur mère Clotilde et de Lucienne, sa sœur et ma mère. Le doux visage aux traits fins, la couleur pêche de la robe, le blanc vaporeux du voile brodé, l'arrière-plan aux nuances verdâtres, créent une harmonie visuelle émouvante. La beauté sereine préservée dans l'ambre du passé de cette jeune femme et l'élégance de sa parure traditionnelle s’élancent au-delà des frontières du présent et de l’espace. La photographie transcende les origines spécifiques des êtres humains, dialogue entre les différentes cultures et époques, renforce l'idée d'un voyage émotionnel et esthétique à travers le temps et les pays.
Par endroits, le plancher et les murs accueillent une danse silencieuse d’objets oubliés. Instruments divers, malles, radios d’un autre temps, tourne-disque et vinyles aux pochettes colorées, chuchotent des récits d’antan. Dans une autre pièce, des vêtements somptueux sur cintre, soigneusement protégés sous leur voile de plastique, attendent-ils patiemment de revivre des instants de magnificence ? Sous un voile délicat, brodé de rouge et d'or, un lit à baldaquin drapé d'une parure jaune éclatante rayonne comme un soleil. Je me perds dans les différents espaces qui offrent tous leurs atours différents à la beauté artistique. J’arrive devant le magnifique salon principal où, confortablement assis, Brian et Sue conversent en vis-à-vis avec Ibrahim qui porte un tarbouche. Il m’invite à prendre place sur le canapé en perpendiculaire. J’écoute leurs propos en anglais, sans toutefois suivre le fil des dialogues. Sue, qui est docteur en médecine chinoise, parle de sa profession. Elle me tend le livre d’or en m’invitant à laisser la trace de notre venue. En écrivant, je vois que Brian et Sue sont déjà venus il y a dix ans. Je promène ensuite mon regard sur le salon. La pièce spacieuse riche de six portes-fenêtres embellies de rideaux jaune vif occupe toute la partie avant de la villa qui donne sur le jardin. Une cantonnière en dentelle ornée de broderie habille le haut des fenêtres, ajoutant une touche d'élégance et de raffinement. Des treillis ajourés finement ciselés au bas des fenêtres, véritables œuvres d'art, filtrent la lumière qui caresse le parquet lustré et le tapis persan blanc et pourpre aux motifs en arabesques. Je me sens bien dans cet après-midi d'éternité.
Plus tard, je me lève, j’échange un sourire avec Ibrahim et je poursuis mes découvertes. Je lis des informations sur le monorail qui circulait autrefois en hauteur autour du village. Inauguré voici quinze ans, il visait à promouvoir le tourisme le long de la rivière Melaka. Marqué par des problèmes techniques, boudé par les touristes, il a fonctionné sporadiquement durant une décennie avant d'être abandonné définitivement. De la ligne, longue d’environ deux kilomètres, dotée à l’époque de trois stations, seules subsistent aujourd’hui les infrastructures aériennes, tel un impressionnant et superbe collier surréaliste autour du village. Je rejoins ensuite Patrick. La visite était gratuite. Ibrahim préserve avec amour ce joyau architectural transformé en musée vivant. Il accepte volontiers les dons pour la préservation de cet héritage familial. Nous glissons des billets dans la boîte prévue à cet effet. En sortant de ce petit paradis, je vois sur un panneau que la rue qui encercle le village porte le prénom Othman, en hommage au grand-père d’Ibrahim.
翻译:2025 年 3 月 19 日,星期三 - André 和 Patrick
后来,我们又漫步了一会儿,来到了风景如画的 Kampung Morten 村的中心。我们沿着河边漫步,漫步在点缀着五彩缤纷的九重葛的迷人铺砌长廊上。该村以英国行政官弗雷德里克·约瑟夫·莫滕 (Frederick Joseph Morten) 的名字命名,他将这片曾经的沼泽地改造成了适合村庄建设的土地。他帮助未来的村民获得土地。一座由金色石头、晶莹的小瀑布和优雅地喷涌而出的水滴装饰喷泉,漫不经心地溅入圆形水池,标志着村庄的入口,周围是废弃的单轨铁路基础设施,单轨铁路已不再沿着高架轨道滑行,在城市景观中变得幽灵般。我们不时在那些令我们着迷的古老马来房屋前停留。
我们来到具有象征意义的圣淘沙别墅前,它是历史和文化的明珠,是马来西亚文化遗产的活生生的见证,坐落在点缀着热带花卉、周围环绕着棕榈树的绿色花园中。这座传统木屋建于 20 世纪 20 年代,为村长奥斯曼哈希姆 (Othman Hashim) 建造,没有用到一颗钉子。它有多个主楼、不同的铜锌屋顶、顶部铺有类似 moucharabieh 的 tebar layar 的淡绿色墙壁,还有优雅的通风格栅,让空气自由流通,整个房子仿佛漂浮在高跷上,就像一首悬在天地之间的诗。一盆盆茂盛的植物放置在奶油色的高脚柱上,与法式门的下板相配,环绕着住宅,体现了马来西亚建筑的永恒魅力。它散发着优雅的气息,讲述着塑造它的工匠的精湛工艺。所有法式窗户都敞开着,百叶窗上装有上面板,有时是喷砂玻璃,有时带有百叶窗,让阳光和风神的气息透进来,使许多相互交织的房间焕然一新。奶油色的雕带贯穿房屋四周的屋檐,上面有精美的雕刻装饰。鲜红色的楼梯邀请您进入。它被称为马来西亚生活博物馆,由其建造者的后代精心保存,它邀请我们深入了解其宁静和谐的过去。
我们进入门廊,门廊也是高高的,配有一张带白色大理石桌面的圆形木桌和一张带木板条座椅的锻铁长凳。易卜拉欣是一位迷人的七十多岁老人,他是奥斯曼的孙子,他以盛大的欢迎仪式迎接我们。他与两位来自田纳西州查塔努加的美国人布莱恩和苏进行了礼貌的交谈。我们进入露天内庭院,从那里我看到了我们酒店纤细的轮廓。我们赤脚走在陶土砖上。这些相互连通、略微凸起的房间围绕着庭院排列。我们在宽敞的别墅里散步,就像在家里一样。我们走在铺有色彩缤纷的传统地毯和用伯特姆叶编织而成的地毯的地板上,这些地毯具有复杂的图案,称为 kelarai,通常受到自然和几何的启发。我们欣赏照片中占据显著位置的家族珍宝。微风透过法式门轻轻吹进来。各个连接门上的亮黄色窗帘带来一丝阳光。布置华丽的桌子周围摆放着铺着绿松石色缎面椅套的椅子,带有古色古香的深色木质家具,玻璃柜里摆满了古董陶器,装饰品、有些地方倾斜的天花板、横梁、富有创意的枝形吊灯、雕刻的栏杆,下面是宽敞的厨房,营造出一种幸福快乐的氛围。我们的参观是对一百多年来积累的所有宝藏的颂歌。墙壁呈淡绿色,上面挂着许多画框,就像一个传承星座,代表着几代家庭成员。
我们徘徊在一块贴满照片的黑板前,这些照片就像展开相册一样讲述着往事。这个精心保存的文化遗产的黑白照片是用黑头别针固定的。最新的彩色照片被小木衣夹夹在两根不显眼的线上,这些线像藤蔓一样穿过照片马赛克。这些照片记录了家人、朋友和重大事件的珍贵时刻,编织了与别墅的过去的联系。 “记忆”一词置于所有这些静止瞬间的匿名面孔之上,充当着象征性的焦点,强化了集体和家庭记忆的中心主题。边缘装饰着黄色的小花, 给这情感的马赛克增添了一丝欢快。我让自己沉浸在这些编织出这座房子共同过去的个人故事片段中。我的目光在这些棕褐色的肖像和这些捕捉到的生命瞬间的合影之间游走。一幅黑白肖像画吸引了我的注意,画中一位优雅的年轻男子目光专注,五官端正,身穿白衬衫,系着条纹领带。泛黄的照片上,岁月的手指留下的痕迹清晰可见,见证着一段漫长的岁月。这个男孩,这个男人,还活着吗?他的生活是怎样的?
在房子的其他地方,第二张照片似乎拍摄的是同一名男子,但相隔几年。眼睛是其主要的区别特征,同样直视镜头。鼻子、嘴唇和下巴的形状显示出相似性,这强化了这是同一个男孩的假设。另一张老照片中,一幅充满温柔的肖像让我感慨万千。它让我惊讶地想起,尤其是那双眼睛、那微笑,那张仿佛交织在一起的面孔,我表妹莫妮克、她的姐姐丹尼斯、她们的母亲克洛蒂尔德和露西安、她的姐姐和我的母亲。精致的五官、柔和的面容、桃红色的裙子、白色刺绣面纱、带有绿色色调的背景,创造了一种动人的视觉和谐。这位年轻女子的往事中保留着宁静的美丽,而她传统服饰的优雅超越了现在和空间的界限。摄影超越了人类特定的起源、不同文化和时代的对话,强化了跨越时间和国度的情感和审美之旅的理念。
在一些地方,地板和墙壁上,被遗忘的物品在无声地跳舞。各种各样的乐器、行李箱、来自不同时代的收音机、唱片机和带有彩色封面的黑胶唱片都在低声诉说着往昔的故事。在另一个房间里,衣架上华丽的衣服在塑料面纱的精心保护下,耐心地等待着重现辉煌的时刻?精致的面纱下,绣着红色和金色,四柱床铺着明黄色的床单,像太阳一样闪闪发光。我迷失在不同的空间中,它们都为艺术之美提供了不同的装饰。我来到富丽堂皇的主客厅前,布莱恩和苏舒服地坐在那里,与头戴塔布什的易卜拉欣面对面交谈。他邀请我坐在垂直于沙发的沙发上。我听着他们用英语说话,但却不明白对话的主线。苏是一名中医师,她谈论自己的职业。她递给我留言簿,请我留下我们这次拜访的记录。当我写下这些的时候,我发现布莱恩和苏十年前就已经来过这里了。然后我环顾客厅。这间宽敞的房间有六扇落地窗,装饰着明黄色的窗帘,占据了别墅的整个前部,俯瞰着花园。窗户顶部装饰有刺绣的蕾丝帷幔,增添了一丝优雅和精致。窗户底部精雕细琢的镂空格子是真正的艺术品,过滤着照射在光滑的镶木地板和带有蔓藤花纹的白色和紫色波斯地毯上的光线。在这个永恒的下午我感觉很好。
后来,我站起来,与易卜拉欣交换微笑,继续我的探索。我读到过有关曾经在村庄高处运行的单轨列车的文章。该中心于十五年前正式启用,旨在推动马六甲河沿岸的旅游业。由于技术问题频发且游客较少,该公园断断续续运营了十年,最终被废弃。这条线路长约两公里,当时设有三个车站,只有架空基础设施保留至今,就像一条令人印象深刻、超现实的项链环绕着村庄。然后我加入帕特里克。此次参观免费。易卜拉欣精心维护了这座建筑瑰宝,并将其改造成一座活生生的博物馆。他很乐意接受捐赠,以保护这一家族遗产。我们将票放入为此目的提供的箱子里。当我离开这个小天堂时,我看到一个标志牌上写着,环绕村庄的街道上刻着奥斯曼的名字,以向易卜拉欣的祖父致敬。